Par où t’es rentré ?

Publié le par Claude Séné

J’t’ai pas vu sortir… Cette fois, c’est vraiment pour bientôt. Le vrai faux retour de Nicolas Sarkozy serait effectif dès le weekend prochain et devrait être annoncé à grands sons de trompe pour créer l’événement dans les médias. Comme dans tout bon plan de Com’ qui se respecte, il a fallu préparer le terrain : les soutiens à l’ancien président ont été distillés au compte-goutte tout au long des semaines passées, avec une accélération progressive, pour tenter de simuler une attente impatiente des militants de l’UMP et du « peuple de droite ». Difficile de revenir quand on n’est jamais parti.

Le scénario du retour avait été écrit dans une tout autre perspective, une vision gaullienne de l’homme providentiel qui devait venir triomphalement sauver la France, à son corps défendant, après qu’adversaires et alliés aient fait la démonstration de leur incapacité à incarner le renouveau. Pour ne pas user trop vite son capital, le candidat ne devait se déclarer qu’en 2016, ou 2015 au plus tôt, mais les événements en ont décidé autrement. Sarkozy avait confié les clés de l’UMP à Jean-François Copé, qui n’a pas survécu à l’affaire Bygmalion, après s’être déconsidéré dans des élections internes truquées. Mais sans grand parti, point de salut à la présidentielle : Giscard avait dû débaucher 43 dissidents de l’UDR en promettant le poste de premier ministre à Chirac pour accéder à la magistrature suprême. Aucun de ses lieutenants n’étant en position de se faire élire président de l’UMP à l’automne prochain, Sarkozy a donc dû se résoudre à se porter candidat lui-même, malgré les avis de ses conseillers et de Bernadette Chirac qui y voient un risque d’usure prématurée.

Son élection à la présidence de l’UMP est acquise dès l’instant où il la briguera, puisque son principal concurrent, Alain Juppé, se réserve pour la présidentielle et soutient la doctrine selon laquelle le président de l’UMP ne devrait pas se porter candidat aux primaires de la droite. Reste que 2017 est encore loin, que les affaires judiciaires ne sont toujours pas closes, et que les comptes du bilan du quinquennat n’ont toujours pas été apurés. Voilà qui nous promet encore quelques belles polémiques et des provocations en tout genre pour les prochaines années.

Publié dans diabloguiste

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