Chacun pour moi

Publié le par Claude Séné

Dans moins d’une semaine, les Écossais seront appelés à se prononcer par référendum sur l’indépendance de leur pays et le camp du oui, qui était en retard dans les enquêtes d’opinion, commence à être donné gagnant par les sondages. Au point que cela donne des idées aux Catalans qui réclament leur indépendance à cor et à cri depuis très longtemps et qui veulent organiser une consultation populaire dans leur région, ce que leur conteste le gouvernement de Mariano Rajoy qui juge un tel référendum illégal.

Concernant le Royaume-Uni, j’aurais tendance à estimer que Londres récolte les graines qu’elle a elle-même semées. David Cameron a promis aux Britanniques de les consulter sur la sortie éventuelle de l’Angleterre de l’Union européenne, à condition naturellement qu’ils le réélisent ainsi que son parti conservateur. L’adhésion des Anglais avait d’ailleurs dû, on s’en souvient, leur être arrachée en contrepartie d’avantages financiers exorbitants, qui continuent depuis. À aucun moment, le gouvernement anglais n’a manifesté la moindre solidarité vis-à-vis de ses partenaires européens, s’alignant systématiquement sur les positions des États-Unis, et cherchant uniquement à soutirer le plus gros chèque possible de la communauté, en s’affranchissant au maximum de ses obligations tout en bénéficiant des quelques avantages qu’il pourrait y trouver. Que les Écossais aient tendance à rejeter les difficultés économiques sur le gouvernement de Londres comme les Anglais le font sur la commission de Bruxelles n’est donc qu’un juste retour des choses. Il faut bien noter que ce désir d’indépendance, même s’il s’appuie sur des revendications identitaires, reste soumis à la question des réserves pétrolières en mer du Nord. Sans cette manne financière, le nouvel état ne serait pas viable, mais c’est aussi cet enjeu qui pousse David Cameron à envisager des concessions pour éviter une partition qui affaiblirait considérablement son pays.

C’est la montée des égoïsmes qui explique les tendances centrifuges qui secouent la planète. Depuis la fin de la guerre froide, qui avait figé les positions acquises pendant la 2e guerre mondiale, aucun regroupement de pays, si l’on excepte l’Union européenne, ne s’est produit. Au contraire, on assiste à l’éclatement d’ensembles plus ou moins hétéroclites dans toutes les parties du monde. Avec pour corollaire la tendance permanente à rester entre soi et à conserver pour soi le maximum des richesses naturelles. Ce devrait être le rôle des politiques de contrebalancer cette pente naturelle, mais le souhaitent-ils ?

Publié dans diabloguiste

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